Cachez cet
algorithme que je ne saurais voir

Sur notre fil Instagram, les images défilent, et les corps se ressemblent : minces, blancs, beaux, lisses, riches. Parmi les comptes les plus suivis de la plateforme, des célébrités et des influenceuses dans des poses suggestives, parfois dénudées. Sur le réseau social consacré à l’image, les stéréotypes ont la vie dure, tant celles qui réussissent correspondent à une certaine vision de la féminité et aux codes de la mode. Ces dernières années, de nombreux médias, psychologues et parents ont pointé du doigt ces influenceuses au corps (faussement) parfait, les accusant de propager des standards de beauté inatteignables et de renforcer les troubles du comportement alimentaire de celles qui les suivent.

En 2021, Facebook, maison-mère d’Instagram, l’affirmait elle-même : le réseau social a une influence négative sur les jeunes filles. « Nous aggravons les complexes d’apparence d’une jeune fille sur trois. Instagram change l’image que les jeunes filles ont d’elles-mêmes et de leur corps », déclaraient les chercheurs du géant américain, qui ont étudié pendant dix-huit mois l’état mental des adolescentes, en lien avec leur utilisation d’Instagram. Sauf que ces images de corps idéal ne viennent pas de nulle part : elles sont mises en avant par les algorithmes de la plateforme. Ces derniers incitent les créatrices de contenus à se dénuder et à poser si elles veulent percer, voire invisibilisent les photos qui ne respectent pas ces règles implicites.