APPLE VOUS ESPIONNE-T-IL ?

Deux cabinets d’avocat·es ont lancé le 13 mai 2025 une action collective contre Apple en France. Ils reprochent à la firme à la pomme de n’avoir pas respecté la vie privée d’utilisateur.ices d’iPhone, d’iPad et de Mac, en ayant enregistré des conversations au travers de l’assistant vocal Siri. Les détenteurs et détentrices d’un appareil Apple ces dix dernières années étaient appelés à se joindre à la procédure par un site internet dédié : « ecoutesabusives.fr », jusqu’à la fin du mois de juin. En 10 jours à peine, 14 000 dossiers ont été remplis.

RESEAUX SOUS TENSION

Meta, Snapchat, TikTok, Twitch, YouTube et X ont été convoqués par les autorités françaises le 2 juin pour rendre des comptes sur la prolifération de contenus haineux, violents ou toxiques publiés sur leurs réseaux.

Objectifs ? Clarifier les règles de modération de ces réseaux sociaux et s’aligner sur les obligations du droit français et européen. Leurs éditeurs ont jusqu’à la mi-juillet pour démontrer qu’ils agissent concrètement contre les abus présents sur leurs plateformes.

VOTRE VIE, SES IA

Depuis le 27 mai 2025, Meta collecte les données de ses utilisateur·ices européen·nes majeurs pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. Les posts publics, commentaires, photos et vidéos publiés sur Facebook et Instagram par 3 milliards d’internautes sont concernés.

INTERDITS AUX MOINS DE 15

« Les réseaux sociaux, avant 15 ans, c’est non ». Ce sont les mots que la ministre de l’Intelligence artificielle et du Numérique a martelés en mai dernier. La France se donne  trois mois  pour « mobiliser ses partenaires » sur un accord européen contraignant les réseaux sociaux à vérifier l’âge des adolescent·es qui les utilisent, a assuré la ministre Clara Chappaz. En juin 2024, le président Emmanuel Macron s’était prononcé pour l’interdiction du téléphone avant 11 ans et l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans.

LE PORNO DANS LE VISEUR EUROPEEN

La Commission européenne a annoncé le 27 mai l’ouverture d’une enquête contre les plateformes pornographiques Pornhub, Stripchat, XNXX, et Xvideos. Elles sont soupçonnées de ne pas prendre de mesures suffisantes en matière de protection des mineurs. L’exécutif bruxellois pointe notamment l’absence d’outils de vérification de l’âge appropriés. Une solution technologique européenne est en cours de développement pour y faire face. Son déploiement est attendu d’ici l’été.

LA TAYLOR SWIFT DE LA TECH

Avec une fortune estimée à 1,25 milliard de dollars, Lucy Guo a détrôné en avril, la chanteuse Taylor Swift sur le podium des plus jeunes femmes milliardaires autodidactes au monde, selon le magazine Forbes. Sa fortune, elle la doit à Scale AI, entreprise qu’elle a cofondée en 2016, à 21 ans. Sa société filtre et produit — dans l’ombre — des données pour les fleurons de l’intelligence artificielle que sont OpenAI, Microsoft ou encore Meta.

TIKTOK AU CRIBLE

La commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs a lancé le 23 avril une consultation en ligne sur la perception et les usages de ce réseau. Rappelons que 70 % des utilisateur·ices de TikTok en France ont moins de 24 ans. La consultation, qui s’est achevée le 31 mai, a tenté d’identifier les contenus choquants ou négatifs de la plateforme pour les plus jeunes. Des tiktokeurs perçus comme problématiques ont été convoqués, parmi lesquels l’influenceur perpignanais Nasdas ou le masculiniste Laurent AD. Des psychologues, des économistes, des juristes et des associations de défense de victimes doivent encore être entendus.

PROCES CONTRE DES CADRES D'UBISOFT

Le 2 juin s’est ouvert au tribunal de Bobigny un procès historique : le premier procès pour harcèlement moral et sexuel dans l’industrie du jeu vidéo depuis les débuts de l’ère #MeToo. Trois anciens cadres d’Ubisoft sont accusés par six femmes, trois hommes et deux syndicats d’avoir entretenu un climat d’humiliation, de violence banalisée et de silence imposé. Cette culture toxique a permis à ces responsables de traiter certain·es collègues de « bitch », de « morue » ou encore de contraindre une salariée à faire le poirier en jupe, des pratiques dont s’est excusé à la barre l’un des accusés, ex-vice-président du service éditorial de l’entreprise française de jeux vidéo.