Elizabeth Tchoungui : « Avoir une vision fine des enjeux permet d’activer des leviers »

Directrice exécutive en charge de la RSE du Groupe, Elizabeth Tchoungui a rejoint Orange en 2020. Son objectif : « opérationnaliser les objectifs non financiers », c’est-à-dire mettre en œuvre des projets qui ont une valeur autre que financière, liés à la diversité, à l’inclusion et la sécurité numérique, à la protection des enfants contre les dérives aux usages du digital, et la réduction de l’empreinte carbone du Groupe à tous les niveaux, en interne aussi bien qu’avec ses fournisseurs, partenaires et clients.
Quels étaient les objectifs du « Sustainability forum » ?
Cette journée était une première, réunissant les équipes RSE de différentes entités du Groupe, quelques partenaires externes et aussi des salariés Orange hors équipes RSE mais néanmoins engagés dans ce domaine. Ces derniers étaient d’ailleurs très nombreux, soulignant, avec la présence d’une grande partie du comité exécutif, le fait que la RSE est partout, embarquée dans tous les métiers. Cet événement était important pour célébrer nos accomplissements et nous projeter vers 2030. Elle a répondu à mes attentes à 1000 %.
Quels sont les engagements d’Orange en RSE ?
La RSE est intégrée dans notre plan pour la période 2020-2025, « Lead The Future ». Il s’agit du premier plan stratégique à intégrer des objectifs extra-financiers sur la décarbonation. Orange s’engage pour la sécurité numérique, l’accès au numérique, la parité, l’inclusion sociale et la formation et l’employabilité de jeunes, notamment dans les pays d’Afrique où le Groupe est implanté. La RSE, c’est la transformation majeure d’une entreprise et la clé est le pragmatisme. Il faut de la sincérité et de l’engagement au départ, plutôt qu’une approche technocratique qui ne marche pas. Il y a des dilemmes et il faut les poser sur la table pour les comprendre, regarder objectivement les bénéfices de différents choix et trouver comment compenser le cas échéant. On doit être en capacité de prendre des décisions non seulement à court terme, mais à moyen et long terme aussi.
Pouvez-vous donner quelques exemples d’actions concrètes ?
En 2021, Orange avait besoin d’un nouveau navire câblier. Il fallait arbitrer entre réparer, rénover ou en construire un neuf, très performant énergétiquement, mais très cher. Nous avons modélisé sa consommation d’énergie et les économies à 20 ans, et Orange s’est doté d’un nouveau navire. Il était plus cher à l’instant T, mais nous avons vu plus loin. Nos objectifs de décarbonation définis en 2020 pour 2025 sont quasiment atteints. Orange s’engage aussi sur la sécurité numérique, avec l’offre Tu Yo par exemple, qui accompagne en Espagne les parents dans les usages numériques de leurs enfants. Nous déclinons l’inclusion pour chaque population. Grâce à l’École numérique en Afrique, 500 000 personnes ont été dotées de tablettes hors wifi, contenant les cours de l’éducation nationale du pays. Environ 2,5 millions de personnes ont été formées au numérique, tous pays confondus. Des outils numériques sont développés pour les personnes porteuses de handicap. En termes de parité, l’entreprise compte 35% de femmes à des postes de management, c’est au-delà de la loi Rixain qui sera appliquée en 2026.
Quels sont les défis actuels ?
Le gros défi est la décarbonation de nos fournisseurs. Leurs émissions carbone représentent 80 % de l’empreinte carbone d’Orange. Le programme Partners to net zero carbone construit des plans de progrès avec les fournisseurs pour réduire ces émissions. En interne, l’équipe RSE est un point de rencontre entre des objectifs financiers et de décarbonation. Avoir une vision fine des enjeux permet de résoudre des intérêts contradictoires, d’activer des leviers et trouver des compromis viables.
Qu’est-ce qui vous a motivée à rejoindre Orange ?
J’adore ce job parce qu’on trouve des solutions à partir de nos expertises. Malgré le contexte actuel compliqué, on garde le cap. Je me sens à la bonne place, dans cet écosystème positif, pour avoir un impact positif.
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