Scientifique brillante, spécialiste de physique des solides, elle avance dans cette voie alors peu empruntée par les femmes. Dès lors, elle se battra inlassablement pour que les jeunes filles et les femmes embrassent des carrières scientifiques. À travers son parcours exemplaire, Claudine Hermann s’inscrit dans la longue lignée d’Irène Joliot-Curie, Maria Goeppert-Mayer, Gerty Cori, ces femmes reconnues par leurs pairs, décorées pour leurs travaux, mais sur lesquelles l’Histoire a parfois jeté un voile. En ce sens, elle est leur héritière et continue leur combat. En 2000, elle fonde avec d’autres femmes de la communauté scientifique l’association Femmes et Sciences, qu’elle présidera jusqu’à son décès, souhaitant donner aux jeunes filles « d’autres exemples que l’inaccessible Marie Curie ». Décorée de l’ordre national du Mérite en 2001, de la Légion d’honneur en 2015, Claudine Hermann fait figure de véritable rôle modèle. Le 17 juillet 2021, elle s’est éteinte : avec elle, c’est une grande voix de la physique et de la cause féministe qui disparaît.N.M