En quoi consiste vos recherches ?

Je cherche à casser des systèmes de chiffrement pour éviter que des personnes mal intentionnées ne le fassent. Je travaille sur la cryptographie symétrique, une des deux familles de la cryptographie, qui a la particularité d’utiliser la même clé pour chiffrer et déchiffrer un message. Avec l’équipe du projet de recherche QUASYModo, nous avons plus précisément cherché à étudier ce qu’il se passe dans un système de cryptographie symétrique quand les attaquants ont accès à des ordinateurs quantiques, dont la puissance de calcul est beaucoup plus grande que celle d’un ordinateur classique.

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Quels problèmes l’informatique quantique pose-telle aux cryptographes ?

Les systèmes asymétriques, qui utilisent une clé pour le chiffrement et une autre pour le déchiffrement, reposent sur des problèmes réputés difficiles à casser, comme la factorisation… mais ceci n’est pas le cas avec les ordinateurs quantiques. Nous cherchons donc de nouveaux systèmes de chiffrement asymétriques qui soient post-quantiques, c’est-à-dire capables de résister à ces nouvelles formes d’attaque. Pour les systèmes symétriques, l’informatique quantique réduirait d’une racine carrée la complexité nécessaire pour trouver la clé, ce qui est un problème facile à contrer en doublant la taille des clés.

Le projet QUASYModo, dont les recherches ont pris fin en septembre 2023, a permis de montrer comment se protéger de nouvelles attaques quantiques.

Pourquoi avez-vous décidé de travailler dans la recherche ?

Je ne connais personne qui aime autant son travail que les chercheurs et chercheuses, en particulier mes collègues de l’équipe projet COSMIQ et moi-même. Nous sommes des personnes expertes en cryptographie ou en théorie de l’information quantique. Chacun mène de front les projets personnels qu’il ou elle trouve importants et nous travaillons également sur des projets en commun, parfois même avec des collègues à l’international. Sans compter que c’est valorisant de penser que notre domaine de recherche est important pour la société, puisqu’il contribue à garantir le droit à la vie privée de tout un chacun, qui est un droit fondamental.