Le temps perdu – Du temps à soi

S’il n’est pas scientifiquement prouvé que le temps s’accélère, notre rapport à celui-ci s’est modifié. Alors que nous avons plus de temps libre, à quel point technologies et écrans s’invitent-ils dans notre quotidien ? Comment s’articulent-ils avec nos rythmes personnels ? Témoignages.
Jeannette Le Paboul, 63 ans, maraîchère dans le Morbihan (56)
Depuis trente ans, Jeannette et son mari cultivent des légumes en Bretagne. L’arrivée massive de la technologie, elle l’a vécue sur le terrain, notamment via les progrès de la robotique en matière de machines agricoles : porte-outils multifonctions, binage moins agressif, désherbage facilité… Si elle s’enthousiasme pour les nouveautés du secteur, elle souligne néanmoins que ce temps gagné « va être perdu ailleurs ». Et pas n’importe où. Ce « temps perdu » s’enfuit dans les heures passées à répondre aux exigences administratives toujours plus nombreuses. Des exigences qui semblent parfois absurdes, comme c’est le cas de la dématérialisation. « Pour être estampillés bio, nous devons imprimer les factures de tous nos approvisionnements : intrants, graines, emballages… Une fois, il m’est arrivé d’imprimer 122 factures en une journée ! La dématérialisation est censée être écologique. Mais je dois tout réimprimer pour le comptable, les organismes de contrôle et ceux de certification. Pour cette femme qui « n’a pas pris de vacances depuis douze ans » et travaille 60 à 70 heures par semaine, chaque minute compte. Elle qui pratique ce métier chronophage avec passion ne regrette qu’une seule chose : que la société productiviste exige toujours plus de rendements, au lieu de s’adapter au rythme de la nature.
Oups ! La suite de cet article est réservé aux abonné·es
Abonnez-vous pour nous découvrir, nous lire, nous soutenir !
Au numéro
14 €Par trimestreAbonnez-vous sans engagement à Chut!, le magazine de la culture numérique.
L'abonnement comprend :
- 1 numéro par trimestre
- Résiliable à tout moment
- L'accès à la version en ligne
C! Mag
48 €Au lieu de 56 €Abonnez-vous à l'année à Chut! Magazine, le trimestriel papier de la culture numérique
L'abonnement comprend :
- 4 numéros Chut! Magazine par an
- L'accès à la version en ligne
- 48€ au lieu de 56€
Edito
170 €Par an- La participation à 4 conférences de rédaction par an
- 4 magazines par an
- L'accès à la version en ligne
J’ai déjà un abo
Abonnement collectivité, contactez-nous !
Ça vous plaira aussi
- Digital Ladies & Allies
Nelly Brossard : « L’écosystème tech n’est pas encore au rendez-vous »
- Digital Ladies & Allies
Merete Buljo : « Attention à la glamourisation »