Quel rôle ont eu vos parents, votre mère en particulier, dans votre choix d’études ?

Vous avez raison de parler de ma mère, puisque les mères sont très importantes dans les choix d’orientation des filles. Les sociologues le confirment dans leurs études. La mienne était enseignante. Elle avait un vrai goût pour les sciences. C’est sûr que je n’étais pas du tout dans le stéréotype dans lequel baignent généralement les filles, quand on leur fait croire qu’elles ne vont pas être douées pour les mathématiques. Ce que je savais, c’est que je ferais des études. Et j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieure chimiste. Comme je n’ai pas voulu me cantonner à la recherche, j’ai complété ma formation par un MBA à HEC. Aujourd’hui, je suis directrice des achats dans une entreprise qui vend des produits très techniques, où il est nécessaire d’avoir une base forte en sciences pour comprendre ce que l’on vend.

Depuis quand avez-vous rejoint l’association Femmes Ingénieures et pourquoi ?

Dès l’obtention de mon diplôme, je suis devenue membre de l’association. Avant, je m’étais tournée vers l’association des alumni de mon école, et il m’arrivait parfois d’être la seule femme lors des réunions. J’avais l’impression que je n’allais pas forcément pouvoir échanger comme je le souhaitais. J’ai appris l’existence de cette association et j’ai trouvé des femmes qui étaient donc semblables à moi, qui avaient des parcours variés aussi, qui pouvaient me donner des conseils. C’est ainsi que finalement, je m’y suis tournée. Ensuite, j’ai pris le goût de l’engagement.

Quel est le rôle de l’association aujourd’hui ?

Nous agissons pour promouvoir les métiers de l’ingénierie auprès des femmes et des jeunes filles. Les ingénieur·es sont peu visibles dans notre société et du coup, les filles ne se projettent pas dans ces métiers. J’observe aussi que souvent, elles vont s’entasser dans des filières où il y a assez peu de débouchés, alors que les ingénieur·es connaissent le plein emploi. Nous accompagnons aussi les femmes ingénieures dans la valorisation de leurs parcours. Et on aide les entreprises à améliorer la mixité en leur sein et dans les conseils d’administration. Enfin, nous avons un rôle de think tank, proche des pouvoirs publics, pour les alimenter en réflexions et en propositions concrètes. Dernièrement, nous avons accompagné, avec d’autres associations, le projet de loi de la députée LREM Marie-Pierre Rixain, qui a adressé la problématique des quotas de femmes dans les instances dirigeantes.

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Aline Aubertin au format podcast sur votre plateforme d’écoute dans l’émission Toutes Rôles Modèles par Chut! Radio.