L’underconsumption core, cette tendance qui nous invite à moins consommer
La tendance de l’underconsumption core – l’esthétique de la déconsommation en français – gagne du terrain sur les réseaux sociaux. A travers ce mot-dièse, de jeunes femmes font la promotion d’un mode de consommation modéré ou réduit. Pour le meilleure, et pour le pire.
Alors que Tiktok, après Youtube et Instagram, est devenu le royaume des haul, ces vidéos dans lesquelles de jeunes femmes ouvrent face caméra les gros colis qu’elles ont reçu, ou dévoilent le contenu de leurs sacs de shopping, une tendance opposée gagne du terrain sur le réseau, depuis le mois de juillet : le hashtag #underconsumptioncore. Il fait la promotion d’un mode de vie plus sobre et des achats raisonnés.
Le symptôme d’une société qui en a ras le bol de la surconsommation ?
Au-delà des motivations anti-consumériste et environnementales, la contrainte budgétaire joue également un rôle. Face à l’inflation, près de 3 français sur 5 ont dû tailler dans leurs dépenses l’année dernière selon une enquête menée par la Banque de France. Chez les plus modestes, ce sont même 2 personnes sur 3 qui ont dû renoncer à certains de leurs achats. Une tendance qui met en lumière la relativité du superflu et qui est donc raillée par les personnes en situation de précarité, en ligne.
Alors, si ce mouvement de déconsommation est plutôt positif, selon la spécialiste des tendances Shanu Walpita, enseignante au London College of Fashion, il comporte malgré tout un risque de fétichisation de la pauvreté. C’est ce qu’elle assure dans une interview accordée au Guardian. Elle souligne que c’est un privilège de pouvoir s’engager activement dans la sous-consommation, tout en décidant d’en faire un contenu viral.
Une réappropriation du minimalisme
Plusieurs internautes ont d’ailleurs rappelé que la sous-consommation n’était pas un concept nouveau et que cette trend s’apparentait à une réinterprétation du minimalisme. D’autres ont dénoncé, à travers la notion d’underconsuption core une banalisation de la surconsommation.
Ce qui est sûr, c’est que cette tendance a le mérite d’interroger nos modes de consommation.