La séquence a autant fait rire que grincer des dents. En septembre dernier, alors que France 2 diffusait un Complément d’enquête centré sur les arnaques du monde de l’influence, apparaît à l’écran Milla Jasmine. L’influenceuse, qui a commencé dans l’émission de téléréalité Les Princes de l’Amour, cumule 3,2 millions d’abonné·es sur Instagram : « C’est pas tabou pour moi mais oui, je suis millionnaire », explique-t-elle à la caméra alors que le montage se centre sur ses faux ongles, ses fautes d’orthographe ou ses vêtements. Le sous-entendu est clair : les influenceuses comme Milla, souvent issues de la télé-réalité, sont des bimbos écervelées et superficielles qui ont fait fortune. C’est si facile de se moquer d’elles.

« Cette émission, ça nous dit que c’est une bécasse, ancienne strip-teaseuse, qui a fait de la chirurgie. Alors que ça aurait pu se centrer sur comment elle a construit sa fortune et négocié son salaire, ou bien parler de ses arnaques », dénonce Valérie Rey-Robert, militante féministe et autrice de Téléréalité : la fabrique du sexisme (Hachette Pratique, 2022). Toujours dans ce Complément d’enquête, on s’intéresse à une dizaine de femmes, dont l’agente Magali Berdah, victime de cyberharcèlement sexiste et antisémite… Mais un seul homme est pointé. Un double standard qui saute aux yeux. Les hommes échappent dans leur majorité à l’opprobre. Les influenceuses issues de la téléréalité sont, elles, considérées comme superficielles, bêtes, exubérantes, en opposition à une « bonne féminité », douce et obéissante.

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