Quand l’afroféminisme s’empare d’internet
Malgré le racisme et le sexisme qu’elles subissent, des gameuses revendiquent fièrement leur identité de femmes noires. C’est comme ça qu’est née sur Instagram une association, Afrogameuses. Loin d’être un phénomène isolé, les réseaux sociaux et les plateformes numériques ont joué un rôle majeur dans le développement de l’afroféminisme.
Le 3 juillet 2020, à l’aide du hashtag #CROWNDay, les femmes noires américaines submergent Twitter de messages afin de célébrer leurs cheveux. Cette date marquait l’anniversaire de la première loi en Californie interdisant la discrimination basée sur le style capillaire : « le CROWN Act. ». En quelques heures, des milliers de photos de tresses, de dreadlocks et d’afros sont apparues sur la plateforme. Un moyen efficace pour permettre aux femmes noires de revendiquer fièrement leur identité.
Pour Catherine Knight Steele, professeure agrégée de communication à l’Université du Maryland, l’utilisation d’Internet a été déterminante dans l’émergence du mouvement afroféministe. C’est l’un des rares espaces qui leur a permis d’affirmer pleinement leur identité.
« Les afroféministes numériques suggèrent le fait que contrôler elles-mêmes leur corps et leur image en ligne est transformateur et transgressif, et ce, quelles que soient les personnes qui les regardent. […] Leur auto-identification est une décision politique, intentionnellement résistante à la suprématie blanche. À cause du caractère controversé de leurs identités hors ligne, les afroféministes noires numériques affirment leur droit à pouvoir se nommer en tant que féministes, en tant que Noires et en tant que femmes », développe-t-elle dans à travers son livre, Digital Black Feminism (New York University Press, 2021). Pendant longtemps, les femmes noires ont été ignorées des livres d’histoire, mises au ban des associations militantes et de la société en général. Aujourd’hui, elles s’emparent des outils numériques pour prendre la main sur le discours.
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