#MeToo : le Monde d’après

Une vague dans la vague. Début décembre 2023, l’émission Complément d’enquête diffuse un document montrant Gérard Depardieu déambulant, en 2018, en Corée du Nord. Devant la caméra de l’écrivain Yann Moix, l’acteur multiplie les propos graveleux et sexualise chaque femme qu’il croise. Jusqu’à une petite fille de 10 ans, dans un haras.

Malaise profond. Assiste-t-on, enfin en France, à l’amorce d’un déboulonnage des idoles au comportement prédateur avec les femmes ? À l’impression première que Depardieu (par ailleurs accusé de viols et d’agressions sexuelles par trois femmes) et ses semblables étaient désormais inexcusables a succédé la défense de l’ancien monde. En première place pour balayer les accusations et clamer « la fierté de la France » pour sa star internationale : le président de la République.

Les sacs et ressacs des réactions dans ce qui est devenu « l’affaire Depardieu » montrent à quel point le moment féministe singulier que nous connaissons de-puis 2017 est encore en mouvement. En 2017, le 15 octobre, l’actrice américaine Alyssa Milano appelle toutes les femmes à témoigner, après les révélations sur les viols et agressions sexuelles commis par le producteur de cinéma Harvey Weinstein. « Si toi aussi tu as été harcelée ou agressée sexuellement, réponds à ce tweet en écrivant me too », écrit-elle dans un message qui provoque immédiatement des dizaines de milliers de réponses dans le monde entier.

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