Avez-vous parfois pensé qu’être une femme pouvait constituer un frein à une carrière dans la tech ?

Je ne me suis jamais mis aucune limite. Je suis allée là où les opportunités m’emmenaient, vers ce qui m’intéressait. Je n’ai jamais eu de freins mentaux.

Comment vous êtes-vous investie pour combattre ces inégalités ?

Ma curiosité a toujours été aiguisée par la pertinence pour la société de ces questions. Je tire beaucoup de satisfaction des rencontres organisées par des cercles comme Ladies in tech, qui permettent de tisser un réseau. On sait qu’on n’arrivera pas demain à des Comex 100 % égalitaire. Mais les mauvais chiffres, ceux qui dérangent aussi parfois, ne doivent pas décourager nos bonnes volontés. Il faut continuer nos actions coûte que coûte.

Les chiffres sur la présence des femmes dans les études scientifiques, ne sont pas bons…

Quand on regarde les statistiques, on constate à quel point ces questions restent d’actualité. Dans les prépas de maths-physique, il y a toujours 70 % de garçons. La voie me semble se situer dans la dédiabolisation de la technique, l’informatique. Pour travailler dans le secteur du numérique, il ne faut pas être geek. Il faut donc vulgariser, expliquer ce qu’est la data, ce qu’est le code ou à quoi sert une architecture informatique. Et ce, dès le plus jeune âge. Pour ma part, j’interviens dans des classes sport-études. J’essaie au moins d’activer leur curiosité. J’espère les faire rêver. Je crois à ce levier de transformation. Les enfants bousculeront le système.

Vous êtes aussi une athlète de haut niveau, cinq fois championne de France du 400 m. Voyez-vous des points communs entre le sport, le numérique et la cause de l’égalité ?

La technologie fait évoluer le sport. Elle est au service du sport, notamment pour une meilleure compréhension de nos performances. C’est particulièrement vrai pour le handisport. Les innovations apportent par exemple beaucoup plus de liberté dans le choix du sport. Néanmoins, ces technologies constituent aussi une charge mentale supplémentaire pour ces athlètes. Il y a du progrès dans l’inclusivité du sport… mais il reste encore beaucoup à faire. Comme pour l’égalité dans la tech !