Antoni Valero-Cabré : « La neurostimulation permet de mieux connaître le cerveau »

Le grand défi de la neuroscience est de définir l’implication des différentes régions du cerveau dans des capacités cognitives spécifiques comme la mémoire, le langage, l’attention, etc. Les techniques de stimulation magnétique transcrânienne (TMS) et de stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS) permettent de tester les associations entre région cérébrale, réseau cérébral et fonction cérébrale de façon causale, ce qui est fondamental pour la recherche scientifique. Grâce à elles, on peut modifier localement l’activité cérébrale d’un sujet et analyser si sa capacité à réaliser cognitivement certaines tâches s’en trouve changée ou non. Par exemple, une des premières expériences menées avec la TMS, en 1994, consistait à demander à un sujet de nommer l’objet représenté par une image, puis à stimuler la région de son cerveau responsable du langage en lui envoyant des rafales de champ magnétique. Résultat : les neurones étaient incapables de communiquer entre eux, le sujet ne parvenait plus à formuler les mots correspondant aux images.