Ce qui ne se répare pas bien se critique clairement
Nous sommes entourés d’objets technologiques, mais nous méconnaissons souvent tout de leurs entrailles. Une ignorance dont le philosophe américain Matthew Crawford nous appelle à sortir pour se réapproprier nos outils.
Une lampe de chevet, un tourne-disque, un synthétiseur, un métronome, un appareil photo… tous finissent broyés par une presse hydraulique aussi colossale qu’indifférente. La scène du crime est naïvement filmée par son coupable, l’entreprise Apple qui, pour présenter son nouvel iPad, a commis en mai 2024 cette vidéo publicitaire dystopique appelée Crush ! En sortie de presse reste un iPad tout fin, tout noir, qui se repaît des couleurs vives des objets détruits. La vidéo a suscité des réactions horrifiées sur les réseaux sociaux. Certains y ont vu un symbole du danger qui menaçait la création artistique à l’ère des plateformes, obligée de se standardiser, de s’aplatir littéralement, pour s’adapter aux algorithmes.
Mais cette vidéo illustre une autre évolution de notre monde technologique. Cette tablette ultra-lisse qu’est l’iPad est censée remplir toutes les missions de tous les objets qu’elle a broyés. Elle le fait remarquablement, sans doute. Mais elle a perdu une caractéristique qu’on oublie souvent : tous ces appareils étaient réparables. On pouvait en observer les rouages, se plonger dans leur mécanisme. Ils s’ouvraient avec les mêmes tournevis, pouvaient être compris par n’importe quel artisan. L’iPad, lui, est beaucoup plus dur à démonter. Aplati, miniaturisé, sans notice. Au fil des innovations, la pomme a rendu ses objets impénétrables – sauf dans le secret d’un Apple Store.
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