L’IA au service de la désinformation de genre

Sur les réseaux sociaux, les images défilent. Taylor Swift en petite tenue, entourée de joueurs de football américain dans une position lascive. La première dame ukrainienne, Olena Zelenska, aurait été vue en maillot de bain, à la plage, alors que la guerre faisait rage dans son pays. Quant à la boxeuse algérienne Imane Khelif, elle ne serait même pas une femme… Le point commun de toutes ces images : elles sont fausses. Mais surtout, elles visent à silencier, humilier et détruire celles qui en sont victimes. Toutes des femmes.

Dans un rapport des Nations Unies publié en 2020, l’experte Lucina Di Meco définit la désinformation genrée comme la « diffusion d’informations et d’images trompeuses ou déformées à l’encontre de dirigeantes politiques, de journalistes et de personnalités publiques féminines, suivant des scénarios qui s’appuient souvent sur la misogynie et des stéréotypes sexistes ». On peut ajouter à ce tableau les nombreux récits transphobes, qui visent des femmes cisgenres — comme Michelle Obama, Brigitte Macron ou Kate Middleton — faisant de la transition une faute et dégradant ainsi les droits et la santé mentale des personnes trans.