Quel constat faites-vous concernant la part des femmes au sein de vos équipes ?

LAURENT DUTHEIL. Depuis 2019, nous poursuivons nos efforts afin de faciliter l’intégration de femmes dans les équipes techniques au travers de la Mission Femmes dans le numérique. En un an, la présence de femmes dans les pôles tech est passée de 16 à 20,5 %. Le pôle Ressources Humaines a modifié ses pratiques : les annonces d’embauche, par exemple, sont désormais toutes rédigées en écriture inclusive, les équipes RH ont été sensibilisées aux biais cognitifs en matière de recrutement. Les managers ont également bénéficié d’une formation, on sent qu’il y a une véritable volonté de libérer la parole et de créer un espace bienveillant.

CAROLE LOIZZO. Après quatre années passées chez leboncoin, j’observe un changement concret s’opérer au sein des équipes. J’ai été l’une des premières femmes à accéder au statut de manager dans les équipes tech, et désormais cela m’arrive de participer à des réunions où nous ne sommes que des femmes autour de la table. Ce n’était pas le cas avant. Au delà de ça, il y a environ 42 %  de femmes et 58 % d’hommes au sein du boncoin. Nous visons la parité.

Les femmes peinent à entrer dans la tech, mais surtout à rester. Comment y remédier ?

C.L. Les trois axes majeurs sont la sensibilisation, le recrutement et l’évolution. Toute l’année, nous mettons en avant des profils techniques en interne, hommes et femmes. Nous participons à des cafés autour de la diversité, nous recevons des intervenant·es, et nous avons des réunions mensuelles où l’on discute de ces sujets. Mais fidéliser les femmes au sein de nos équipes, c’est aussi un management bienveillant et leur proposer des perspectives d’évolution ! La présence des femmes managers leur permet de se projeter. Julien Jouhault, notre Chief Technical Officer (CTO) et l’ensemble des directeur·rices œuvrent sincèrement à ce qu’il y ait davantage de femmes au sein de leurs services et qu’elles soient considérées de la même façon que les hommes. La culture de l’IT a été masculine durant de nombreuses années. Il n’y a aucune raison pour que cela reste le cas.

L.D. En tant qu’homme, j’essaie de me comporter comme un allié en mettant en lumière les profils féminins. En réunion, il m’arrive de répéter à voix haute une idée énoncée par une femme qui n’a pas été entendue. Je mentionne, bien sûr, le fait qu’elle en soit l’autrice. Par ces petits gestes, les hommes peuvent encourager les femmes à prendre la parole, et ils leur laissent la place.

Une femme manager en IT, cela inspire-t-il d’autres femmes ?

C.L. Je souhaite les encourager à prendre leur place. Dans les équipes, les jeunes salariées peuvent parfois être les dernières à prendre la parole ou à se porter volontaires. Je me porte volontaire pour elles ! Et je les encourage à se positionner sur des projets. J’essaie de montrer l’exemple en avançant dans ma carrière et en montrant que c’est possible. Je reste moi-même : avec mes qualités, mes défauts et mes complexes. Cela peut ouvrir des perspectives pour les autres femmes et participer à créer un espace propice à leur développement de carrière.

Vous avez aussi le programme La Ruche : en quoi consiste-t-il ?

L.D. La Ruche est un programme de formation destiné à former des collaborateur·rices à de bonnes pratiques de développement pour fluidifier les méthodes de travail au sein du boncoin. De nombreuses femmes ont rejoint cette formation, elles sont nombreuses à se reconvertir, souvent parce qu’on les a mal orientées en amont. L’objectif est que les participant·es puissent gagner en autonomie en maîtrisant des techniques qui leur permettent de s’adapter aux technologies et aux langages. L’agilité, c’est une façon de procéder très spécifique : créer des hypothèses, les confronter à la réalité, en tirer les conclusions nécessaires. Ces compétences sont très utiles mais ne sont pas toujours enseignées dans les formations.

Quel retour d’expérience avezvous de vos partenariats avec des écoles alternatives ?

C.L. Au sein de mes équipes, de nombreuses femmes ont fait un cursus hors écoles d’ingénieurs, ou pas directement. Elles ont souhaité se réorienter par le biais de formations type école 42. Leur niveau de motivation est bien supérieur à celui des personnes qui font une école d’ingénieurs postbac ! Au sein des équipes, cela donne des choses magiques ! On peut créer des binômes senior-junior sur des projets, voire sur du long terme, c’est très enrichissant. Le profil senior doit expliquer, a une démarche de pédagogue qui le fait lui aussi progresser dans sa pratique. Et cela permet évidemment de tirer le plus jeune vers le haut. À l’horizon 2023, l’un de nos objectifs est d’atteindre un taux de 22 % de femmes dans les métiers techniques. Et nous comptons bien y parvenir !

À PROPOS DE NOTRE PARTENAIRE

Depuis 15 ans, leboncoin accompagne plus de 29 millions de client·es. Il est présent dans le quotidien de plus d’un·e Français·e sur deux. Leboncoin agit pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au travers de la Mission Femmes dans le numérique.