Mazan : la boîte de Pandore du viol ordinaire

Durant le procès des viols de Mazan, ressurgit le mythe de la boîte de Pandore, par laquelle s’échappent tous les maux de la Terre. Ici, l’éclatement du déni autour du caractère ordinaire des violences sexuelles. Avec quelle place laissée à l’espérance ?
Le 29 septembre 2021, le journal La Provence consacre un article à ce qui n’est à cet instant qu’un fait-divers hors norme : l’interpellation de quarante-quatre hommes de 24 à 71 ans dans une affaire de viols avec soumission chimique ayant eu lieu à Mazan, petite commune ordinaire du Vaucluse. Les lecteur·rices se confrontent à un effroyable récit : celui d’un père de famille, Dominique Pélicot, qui, de 2010 à 2020, a drogué sa femme, Gisèle Pélicot, pour mettre à disposition son corps inerte à une cinquantaine d’inconnus dans leur résidence familiale. « À la publication de l’article, étonnamment, il y a eu peu de retentissement médiatique, c’est presque passé inaperçu », se souvient Jonathan Sollier, journaliste police justice, en charge de cette affaire pour le journal La Provence.
Ce n’est que quatre ans plus tard, à l’ouverture du procès dans l’enceinte du tribunal d’Avignon, devant lequel les caméras du monde entier vont rester braquées plusieurs mois, que l’affaire des viols de Mazan heurte l’opinion publique de plein fouet.
Comme rarement, l’affaire oblige des figures médiatiques masculines à prendre la parole sur le caractère systémique des violences sexuelles, à l’instar des 200 hommes signataires d’une tribune dans Libération affirmant que « la violence masculine n’est pas une affaire de monstres, c’est une affaire d’hommes, de monsieur Tout-le-Monde ». Sur les plateaux , on parle d’un « avant/après » Mazan. Dans un article du journal Sud Ouest, la sociologue bordelaise et chercheuse spécialiste du genre Johanna Dagorn résume l’onde de choc en ces termes : « La boîte de Pandore est ouverte. Nous tous et toutes, désormais, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ».
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