A l'écoute

Le 2 mai dernier, Thierry Ardisson lançait une nouvelle émission sur France 3. Intitulée Hôtel du temps, cette émission entend faire ressusciter les stars décédées, tout simplement. La première émission a ainsi été consacrée à la chanteuse Dalida. On attend très prochainement de nouveaux épisodes avec Jean Gabin ou encore la princesse Diana ! Quant à Thierry Ardisson, il s’offre pour l’occasion la coquetterie de rajeunir de 30 ans.

Une Dalida plus vraie que nature

Parce que oui, la particularité de cette émission, c’est qu’elle utilise les technologies, dernier cri bien sûr, sinon je ne serai pas ici chez Tech Paf pour vous en parler. Alors figurez-vous que dans l’émission Dalida prend vie par le truchement d’une intelligence artificielle capable de reproduire son physique et ses mimiques avec une vraisemblance déconcertante. Rien n’est laissé au hasard. Pour reproduire sa voix, les producteurs de l’émission ont fait appel à la technologie du clonage vocal, un procédé de reconstitution vocale développé par l’IRCAM, l’Institut de recherche et coordination acoustique et musicale. On a donc eu droit à une Dalida plus vraie que nature.

Mais revenons-en à l’IA puisque c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui : comment un résultat aussi bluffant est-il possible ? les producteurs de l’émission d’Ardisson ont mis les moyens et ont fait appel aux studios Mc Guff, connus entre autres pour avoir rajeuni le visage de Mathieu Amalric dans Le Bureau des légendes.

Des deeps fakes dans l'audiovisuel

L’entreprise a développé son propre outil, à partir de la technologie de deep fake qui superpose des images et des vidéos pour manipuler les visages. Vous en avez certainement entendu parler avec ces vidéos virales de Tom Cruise sur tiktok qui ont rendu le procédé célèbre. Mais attention, utilisées pour semer la discorde, ces vidéos peuvent manipuler l’opinion, au même titre que les fake news, en faisant dire n’importe quoi à un chef d’Etat par exemple.

Mais nous n’en sommes pas là, puisque la technologie utilisée ici s’inscrit de l’audiovisuel et le cinéma. C’est même tout un métier qui se réinvente, celui de l’imagerie numérique qui va certainement reléguer les technologies 3D coûteuses et sophistiqués aux reliques du passé. Désormais les effets spéciaux se feront avec des spécialistes des données autrement appelé data scientist et data analyst, des développeurs en IA, et des personnes capables d’entraîner ces IA.

Notons quand même le malaise de voir une personne décédée s’exprimer ainsi. Faire revivre les morts, c’est aussi le projet du Métavers Somnium Space, qui promet la vie éternelle à ses utilisateurs en permettant aux avatars de poursuivre leur existence virtuelle après leur mort. Alors, là est-ce qu’on est toujours dans le domaine du cinéma ? j’ai envie de dire : je ne sais pas !