Le podcast

Tout le monde connaît La Poste, mais tout le monde n’imagine pas qu’elle innove. En quoi consiste l’innovation dans un groupe historique comme le vôtre ?

Innover, c’est vital. La Poste a six siècles. La Poste d’aujourd’hui n’est pas la même poste qu’en 1476. Au fil des années, nous avons développé une culture de la transformation et de l’innovation qui consiste à accompagner le changement en s’assurant que les nouveaux modèles se construisent dans des conditions qui font société.

Vous entendrez peut-être parler des cartes postales, qu’on envoie directement depuis son smartphone, ou du courrier augmenté. Mais nos innovations vont bien plus loin. Dans le domaine de la certification électronique, notre filiale Docaposte développe des solutions comme l’identité numérique. C’est la première et seule identité électronique reconnue conforme au niveau de garantie substantiel du règlement européen, à la fois preuve d’identité et moyen de connexion universel et sécurisé à plus de 900 services. Nous aimons combiner innovation et responsabilité environnementale. Avec, par exemple, une livraison de plus en plus interactive : notre service Predict est capable de prévoir un créneau horaire de livraison à l’heure près, ce qui permet au client de réceptionner son colis et nous évite d’avoir à le lui présenter une seconde fois. Cela nous permet aussi de diminuer de 5 % les émissions de gaz à effet de serre par colis sur le dernier kilomètre. Choisir La Poste, c’est avoir un impact positif, notamment sur l’environnement.

Comment infusez-vous cette culture de l’innovation ?

Plus de 80 % de nos collaborateur·rices suivent une formation chaque année, notamment sur le numérique, l’I.A., etc. Nous développons également des projets d’intrapreneuriat afin que les idées foisonnent en interne. Nous avons beaucoup de travaux avec des acteurs de la recherche fondamentale, et en particulier un partenariat avec l’INRIA. Et puis, nous explorons l’open innovation avec des centaines de start-up dans les différents métiers du Groupe, que nous sélectionnons avec une obsession : mettre la technologie au service de l’humain et des enjeux sociétaux. LivingPackets, par exemple, l’une des start-up que l’on accompagne, produit des colis géolocalisés, sécurisés et recyclables. Cela répond à un enjeu grandissant, qui a même explosé avec la crise sanitaire, à savoir l’impact environnemental des emballages liés à l’essor du e-commerce. Citons également Hello Carbo qui doit permettre à la cliente ou au client particulier de la banque de connaître l’impact carbone de ses dépenses et de le compenser.

 

Que faites-vous pour que l’innovation intègre les femmes ?

Je fais partie de celles qui pensent qu’en matière de parité, il ne faut pas faire de compromis ; un avis largement partagé ici à La Poste. Prix Coups de cœur #FemmesduNumérique, partenariats avec la Journée de la femme digitale, Business with Attitude, fondation Femmes@Numérique, nous multiplions les initiatives pour avoir un maximum d’impact. Alors qu’il n’y a que 9 % de femmes à la tête de start-up, nous accueillons autant de porteuses que de porteurs de projet dans notre programme French IoT depuis maintenant deux ans. Parmi les projets conçus par des femmes, certains sont particulièrement enthousiasmants, comme Le Tour du monde de Pistile, un jeu vidéo pour apprendre à coder tout en sauvant la biodiversité.

Sans oublier les personnes en situation de handicap...

Grâce aux technologies, des personnes en situation de handicap peuvent alerter des secours par texto, assister à des réunions avec des interprètes en visio, avoir des traductions vocales ou en braille de sites internet ou tout simplement écrire par reconnaissance vocale. Mais en même temps, nous avons recréé dans le monde numérique des exclusions comme il en existe dans le monde physique. L’un des exemples les plus frappants, ce sont les sites internet qui ne sont pas adaptés aux logiciels qu’utilisent ces personnes en situation de handicap. Or quand on crée de l’accessibilité pour elles, on l’adresse en réalité à un tiers de la population. Vous pouvez vous trouver en situation de handicap lorsque vous avez de la fatigue visuelle ou de l’arthrose.

Le numérique lui-même crée de nouveaux handicaps. Car pour le maîtriser, il faut avoir l’équipement, la connexion, les connaissances et les aptitudes. Or un bon tiers des Français·es ne sont pas à l’aise avec le numérique, voire sont considéré·es comme éloigné·es voire exclu·es du numérique. C’est le sujet de l’illlectronisme. À La Poste, nous avons des dispositifs nationaux de lutte contre l’exclusion numérique, avec des médiateurs numériques, ainsi que des tablettes adaptées aux seniors (Ardoiz). Innover, c’est construire une société inclusive, qui a du sens et un impact positif.