L’enjeu, pour le ministre délégué à l’Industrie de l’époque, est de faire en sorte que « toute publicité effectuée par ou pour une entreprise désignée à l’article 1er du décret du 28 novembre 2006 susvisé doit faire la promotion d’une utilisation rationnelle de l’énergie et inciter à des économies d’énergie. » On s’éloigne donc du slogan engagé, comme on pourrait le penser en découvrant certains écrans de publicité. Il s’agit d’une obligation légale. Cette phrase se rapproche plus d’un « cinq fruits et légumes par jour » ou encore de « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». L’énergie n’est pas un bien comme les autres, et cette petite phrase subliminale est censée nous le rappeler à chaque pub.

Chut! N°10 Climat - Qui sème le volt récolte la tempête

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La production des énergies et leur consommation ont de véritables impacts. Entre le réchauffement climatique d’un côté, qui fait doucement mais sûrement bouillir la planète, et de l’autre, l’extraction de plus en plus difficile des énergies fossiles (pointées du doigt dans la production des gaz à effet de serre) et les impacts éthiques et politiques de la guerre en Ukraine, nous sommes arrivé·es à un tournant. La transition énergétique doit s’accélérer, puisqu’elle est un enjeu écologique, politique, économique et social. Rien que ça ! 

Pour accompagner ce changement, des experts et expertes ont été nommé·es, comme ceux du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). Elles et ils invitent à mettre en œuvre de nouvelles solutions technologiques, certes, tout comme à mettre en place une nouvelle sobriété sociale qui va à l’encontre de la société de surconsommation dans laquelle nous vivons. Elle n’est pas facile à enchanter ou réenchanter, cette nouvelle sobriété. Elle se perçoit pour beaucoup comme un impossible, un irréalisable et reste presque un impensé.

Penser et instaurer la sobriété, cette frugalité que l’on cache parfois derrière le mot tabou de décroissance, est une nouvelle responsabilité qui nous incombe, que certains ou certaines auraient préféré céder à d’autres, mais voilà, c’est sur nous que cela tombe. Dans ce nouvel enjeu essentiel pour le présent et l’avenir de notre planète, si les décisions politiques sont bien sûr essentielles et déterminantes pour l’avenir, devons-nous espérer plus des technologies ? Sont-elles la solution à tous nos maux ? Ou encore un miroir aux alouettes ? Que pouvons-nous attendre d’elles pour transformer notre société et accompagner la transition écologique ? Et jusqu’à quel point ? C’est que nous avons souhaité interroger dans ce numéro, le dixième, dédié à l’énergie et à l’écologie sorti le 14 juillet en kiosques et libraireis et disponible en vente sur notre boutique en ligne